11 NOVEMBRE 2023

Dans le bureau de mon paternel, il y avait une table à dessins sur laquelle des plans étaient maintenus avec des morceaux de papier collant. Une grande latte coulissait le long de cordes tendues verticalement. C’était le socle horizontal de tout le reste, les équerres, les perroquets, les traits tirées avec les Rotrings.

Je me dis que j’ai une de la chance de connaître tout ce bazar. Les tiroirs qui débordaient de décalcomanies d’arbres ou de voitures, les lames de rasoirs pour gratter les erreurs. Les clopes qui fumaient sur le petit meuble à côté du petit verre.
C’était un univers, de jour comme de nuit. Les nuits blanches, difficiles à imaginer quand on est ket. Ils n’ont pas dormi du tout ? De la nuit ? Ils sont restés assis à leurs tables ?
Cette table pesait un âne mort avec son contre-poids en fonte. Nous l’avons portée à chaque déménagement, c’est à dire très souvent. Elle me manque parfois, cette table qui représentait son travail. En même temps, à quoi ça sert une table à dessin sur laquelle je n’aurais pas esquisser la moindre demeure.
Tout était plus lent, malgré les courses pour arriver à temps dans le magasin qui tirait les plans à partir des calques. En y réfléchissant plus longtemps, peut-être que la gare de Mons aurait été carrée et gravée dans les mémoires pour l’éternité. En fait, elle l’est, mais pas pour les bonnes raisons.
J’ai croisé un article sur le Negative Space dans l’architecture.
Pour être positif, Romane est joliment cintrée et mal centrée.
J’aurais été bien inspiré de batailler pour cette table.
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